MICHELIN 2024 - LE MICHELIN 2024 EST-IL FIABLE ?
Comme tout amateur de bonnes tables, mon épouse et moi-même avons écouté, lu et relu les nominations, promotions, rétrogradations, et nouveautés du guide MICHELIN 2024.
Et nous n'avons pas été déçus !... au sens ironique du terme !
Nous ne sommes ni guide gastronomique ni critique culinaire, et ne lacèrons pas la France entière de coups de fourchettes à longueur d'année.
Cela dit, nous nous considèrons malgré tout comme assez fins gourmets.
Nous parcourons la France au hasard de nos envies de découvertes patrimoniales et gastronomiques.
Ce qui nous amène systématiquement à rechercher un point de chute agréable, hôtel et restaurant.
Nous avons dégusté le meilleur et le pire dans des restaurants renommés.
Pour en revenir à l'objet de cet article relatif au Michelin 2024. Nous aimerions comprendre les critères d'appréciation des inspecteurs en comparant (à titre d'exemple) deux établissements que nous connaissons bien, tous deux étoilés (1 étoile) et qui, à notre humble avis sont à une année lumière l'un de l'autre...
Il s'agit du RESTAURANT DE LA LOIRE en banlieue roannaise et de l'AUBERGE DE SAINT REMY à SAINT REMY DE PROVENCE.
Nous avons connu l'Auberge de Saint Remy à ses débuts, avant que FANNY REY (finaliste de TOP CHEF face à Stéphanie LE QUELLEC) n'obtienne sa première étoile en 2017....
Depuis, chaque année, l'espoir s'envole de voir arriver sa deuxième étoile !
Pourtant, que de progrès, d'imagination, de virtuosité d'ingéniosité dans sa cuisine, ses plats, son service ....
Cuisine ouverte, service parfait, cadre impeccable... (Cliquez ici pour lire les avis sur TRIPADVISOR)
Mais la nouvelle direction MICHELIN, du haut de son trône de plus en plus vacillant face à l'assaut des autres guides et réseaux sociaux, persiste et signe dans l'oubli de cet établissement qui mérite bien sa deuxième étoile !
Quant au RESTAURANT DE LA LOIRE, obtenir une première étoile après un an à peine d'activité.. une gageure.... compréhensible (?) car le chef détenait déjà le précieux sésame dans un autre établissement.
MICHELIN, très prompt à supprimer les étoiles lorsqu'un chef s'en va, a curieusement rétabli l'étoile à ce chef avant même de le voir perenniser sa cuisine dans son nouvel établissement.
Avis corroboré entre autres par GAULT MILLAU: 16/20 et 3 toques pour l'AUBERGE DE SAINT REMY et simple mention pour le RESTAURANT DE LA LOIRE.
Nous y sommes allés plusieurs fois; la cuisine est très correcte, présentation soignée, assez bonne imagination, service un peu "empesé", mais malheureusement, nous n'avons pas trouvé "l'étincelle" qui le situerait un niveau au-dessus d'un "bon" restaurant.
Certes, les avis des clients sont assez élogieux, mais les restaurants de qualité sont assez peu nombreux sur le secteur pour qu'il se démarque.. sans pour aurant mériter une étoile.
D'autres situations nous interpellent également, ne serait-ce que LA TABLE D'OLIVIER à KAYERSBERG (Cliquez ici pour lire les avis sur TRIPADVISOR) (19/20 au GAULT MILLAU) et seulement 2 étoiles MICHELIN alors que l'OUSTAU est noté 18/20 au GAULT MILLAU et peut fièrement afficher ses 3 étoiles....
Des "anomalies" ce type prolifèrent depuis qu'une nouvelle direction a été nommée à la tête du guide, qui ne réussit pas à lui redonner l'aura qu'il avait jadis.
A lire les palmarès, on a plutôt le sentiment, qu'année après année, le MICHELIN se donne pour tâche de déboulonner les restaurants les plus emblématiques et talentueux de l'hexagone pour faire la part belle à de nouveaux chef starisés avant même d'avoir véritablement fait leurs preuves et cela, en totale contradiction avec la philosophie clamée haut et fort par la direction.
Cela a commencé par MARC VEYRAT à qui MICHELIN a retiré une étoile sans que l'on puisse véritablement en connaître la raison....BOCUSE a suivi... (peut-être justifié) mais sans que l'on entrevoit le retour en grâce. L'année dernière, ce fut GUY SAVOY - pourtant encensé dans le monde entier, sauf par la nouvelle direction du guide, cette année LA BOUITTE....
Chaque année, un établissement emblématique subit - toujours sans que l'on sache vraiment pourquoi - l'oukase MICHELIN.
Tout cela dans l'opacité la plus totale derrière un discours plein d'autocongratulation expliquant le sérieux et le "réfléchi" des décisions sans apporter le moindre embryon de preuve ni de justification factuelle de telle ou telle sanction.
Quelques règles sont cependant rappelées.. à savoir (entre autres) que les établissements ayant changé de chef perdent automatiquement une étoile à minima dans l'attente que la nouvelle équipe ait fait ses preuves.
Malheureusement, ces règles souffrent d'exceptions notables.
Nous en citerons au moins deux:
- LE CLOS DES SENS à ANNECY, qui a conservé ses 3 étoiles alors que Laurent PETIT en a quitté la direction.
- LE CHATEAU DE GERMIGNEY à PORT LESNEY (39) qui avait 2 étoiles l'année dernière, mais était fermé au mois d'août lorsque nous y avons séjourné et qui a déjà retrouvé une étoile sur le guide 2024 ! Miraculeux !
Le but n'est pas de mettre en doute les compétences des nouveaux chefs, mais la fiabilité du MICHELIN qui semble de plus en plus accorder ses macarons en fonction d'une politique prédéfinie de sélection plutôt qu'en fonction des seuls talents des chefs.
Il accorde assez facilement la première étoile, et de fait, le risque est grand d'être décu en se fiant à ce seul critère tant la disparité de qualité est importante entre les "premiers étoilés".
Pourtant l'évolution des ventes du guide dont le tirage diminue d'année en année - tiré jadis à près de 200 000 exemplaires, il peine aujourd'hui à atteindre les 50 000 - devrait constituer un signal d'alerte pour la direction qui s'estime au-dessus de tout et refuse d'avoir à rendre des comptes envers qui que ce soit.
La transparence dans tous les domaines s'affirme chaque jour davantage et MICHELIN n'y échappe pas.
Certains chefs bourrés de talent peinent à obtenir une première étoile, tandis que d'autres, sans savoir vraiment pourquoi l'obtiennent avant un an d'existence... Une contradiction permanente entre la déontologie MICHELIN et les faits.
A vouloir dominer sans partage, à refuser toute contradiction, à ériger le narcissisme en protocole décisionnaire, le guide MICHELIN sera tôt ou tard lu comme un magazine de programmes TV.
Pour ce qui nous concerne, le guide MICHELIN a longtemps été notre fil conducteur pour sélectionner nos "points de chute"...
Cette époque est maintenant révolue... D'autres guides paraissent beaucoup mieux structurés, explicatifs et surtout fiables !